Les jours se suivent
Dimanche 20 mars 2016
Fronteira – Alter do Chao – Crato – 34 km
Traversée de Fronteira, un village tout en longueur où nous cherchons désespérément à faire tamponner nos credencials. Ce sera chez un marchand de journaux mais Fronteira n’apparaît pas sur son tampon.
Des cigognes partout, je me régale, je mitraille. Les coquines s’envolent à notre approche.
C’est à nouveau un peu droit. Une bonne quinzaine de kilomètres de ligne droite !!! Heureusement c’est vallonné et le paysage est joli.
Alter de Chao. 13 h30, nous tombons à la sortie de la messe des Rameaux.
Changement de revêtement de la route. Amusant, on ne sait pas pourquoi, c’est au milieu de nulle part !!!
Une flèche jaune sur la route nous envoie sur des petits chemins très plaisants.
Pendant plus d’un kilomètre et demi nous nous amusons avec un taureau et des vaches. Ils partent en courant, font demi tour et viennent se mettre en rang face à nous. Dès que nous nous approchons il repartent en courant et revienne se mettre face à nous. Tout ça jusqu’à la fin du champ qui est immense.
Des reflets dans l’eau. La flèche jaune qui est sur la pierre se reflète dans une toute petite flaque.
Petit problème.
En bas sur le chemin, un ruisseau infranchissable. Alors nous grimpons sur la voie ferrée pour profiter du pont.
Nous ne sommes pas étonnés de nous trouver face à une procession. Lorsque j’ai téléphoné pour réserver une chambre le propriétaire m’a dit qu’il ne serait pas là pour me recevoir car il y allait et qu’il avait un repas après.
Pas de problème. Ça femme est là et nous reçoit dans la bonne humeur. Nous nous entendons pour le repas du soir. Je désire une soupe de légumes et un fruit. Ça fait deux semaines que nous sommes partis de la maison et mon estomac a besoin d’une pose.
20 h30, elle n’est toujours pas venue nous dire que la soupe est prête. Je commence à penser que nous ne nous sommes pas comprises. Je suis bien fatiguée après mes 34 km de la journée. On tape enfin. Nous ouvrons et nous nous trouvons face à deux hommes, le propriétaire des lieux et monsieur le curé de Crato qui nous invite à partager leur repas.
Apéritif dans la cuisine. Nous rejoignons un groupe. La fatigue a disparu. Nous sommes présentés en tant que pèlerins (titre qui nous a valu l’invitation) à monsieur le maire, monsieur le président de la Junta de Freguesia, monsieur le curé de Crato (Brésil), le deuxième curé de Crato, le Président de la Casa de la Misericordia, le chef de l’orchestre qui a accompagné la procession, monsieur le professeur de mathématiques et d’autres personnes dont nous avons oublié la fonction ainsi que deux épouses.
Nous passons à table. Super j’ai ma soupe !!! Une délicieuse soupe à la tomate. Suivie par du bacalhau a braz que j’adore. Et là ce n’est pas fini, il y a en plus un ragoût de mouton avec des pommes de terre et des petits pois, c’est succulent. Pour terminer les hostilités quatre desserts : une salade de fruits, du riz au lait, une sorte d’île flottante, un mélange délicieux de sucre à la limite du caramel car il croque et d’orange confite, un gâteau aux amandes. Ah !!! Ça fait cinq. Et j’ai oublié le dessert du Brésil, une pâte de fruit d’un palmier. Pour digérer petite liqueur de Poejo à la menthe pouliot typique de l’Alentejo, sans oublier un peu de Ginja.
Soirée inoubliable, nous ne voyons pas passer le temps. Tout le monde fait des efforts pour nous parler en français ou en espagnol. Minuit est passé lorsque nous montons nous coucher enchantés d’avoir vécu un beau dimanche des rameaux.